Recettes fiscales

En novembre 2015, le gouvernement fédéral a décidé d’augmenter les taux d’accises sur toutes les boissons alcoolisées. Le prix d’une bouteille d’alcool a augmenté en moyenne de 2,6 euros. Cette mesure avait pour but de rapporter davantage, notamment pour financer le tax shift.

En conséquence, la vente de vin et de boissons spiritueuses a connu une baisse spectaculaire en Belgique en 2016. Cette tendance s’est stabilisée courant 2017 et plus aucun recul n’a été enregistré, mais il n’est nullement question d’une amélioration.

Les recettes issues des accises et de la TVA sont de ce fait très décevantes pour le gouvernement. Avec la baisse du chiffre d’affaires en Belgique, les recettes publiques sont dans le rouge. La hausse des recettes sur les accises de 52,5 millions en 2016 par rapport à 2015 est totalement réduite à néant par la baisse de 73 millions d’euros des recettes de la TVA. Le pauvre résultat pour 2016 ? Une perte nette de 21 millions d’euros. En 2017, le bilan final se chiffrait à une perte nette de 32 millions d’euros par rapport à 2015.

Tandis qu’en Belgique, les volumes réels de vente reculaient considérablement, des données relatives aux achats transfrontaliers indiquaient de fortes augmentations. Notre analyse la plus récente menée par GfK auprès des ménages belges en 2017 révèle que les achats transfrontaliers au Luxembourg ont par exemple augmenté de 40 % depuis la hausse des taux d’accises en Belgique. Cette augmentation était la plus marquée pour le vin mousseux (+63 %) et les spiritueux (+98 %). Et cette analyse ne tient pas encore compte des importations parallèles apparues, qui entraîneront une nouvelle baisse des recettes fiscales.

Emploi

Le secteur est sous pression à cause de la diminution des ventes d’alcool en Belgique. Une analyse d’un échantillon des membres de notre fédération fin 2017 révèle que, parmi les plus petits acteurs, une entreprise sur cinq a été contrainte de supprimer des emplois au cours des deux dernières années et de mettre régulièrement des collaborateurs au chômage technique.