Le 27 mars dernier se tenait l’Assemblée générale annuelle de Vinum Et Spiritus. Une centaine de membres et de partenaires se sont retrouvés pour évoquer le rôle du secteur dans la société et l’économie.

La réunion a débuté par des allocutions de Peter De Wolf (STIVA, la fondation néerlandaise qui promeut une consommation responsable de l’alcool) et Laurent Scheer (Pernod Ricard) qui étaient venus présenter la politique menée respectivement par les Pays-Bas et la France en matière d’alcool. Leurs interventions ont une fois de plus mis en lumière les grandes disparités entre ces trois pays européens pourtant voisins.

Peter De Wolf de la fondation STIVA a notamment évoqué la collaboration qui s’est mise en place à partir de 1980 aux Pays-Bas entre les secteurs de la bière, du vin et des spiritueux, mais aussi avec les pouvoirs publics. C’est un fait unique en Europe, et pour ce qui concerne Vinum Et Spiritus, l’exemple à suivre par excellence.

Laurent Scheer (Pernod Ricard) a quant à lui abordé la politique française en matière d’alcool. Il a expliqué comment, par la force des choses, le secteur avait lui-même pris la prévention en mains et mis au point son propre plan. Aujourd’hui, il est en pleine recherche de partenaires, notamment dans l’horeca, chez les grossistes et les détaillants.

Un débat animé

Dans la perspective des élections, Vinum Et Spiritus a rédigé une deuxième version du mémorandum politique que nous avions approuvé ensemble l’année dernière. [en savoir plus sur le mémorandum 2.0]

Nathalie Muylle (CD&V), Karin Jiroflée (sp.a), Wim Van der Donckt (N-VA), Muriel Gerkens (Ecolo) et Kattrin Jadin (MR) ont croisé le fer lors d’un débat politique animé qui a porté sur plusieurs thèmes de ce mémorandum. Ivan De Vadder, journaliste à la VRT, les a questionnés sur une série de sujets brûlants : le montant des accises, la variation des limites d’âge en fonction du type d’alcool, la meilleure approche en matière de prévention routière, etc. Muriel Gerkens et d’autres membres du panel ont reconnu que l’augmentation des accises en 2015 était un échec total et ont plaidé en faveur d’une architecture adaptée des accises dans le cadre d’un plan alcool axé principalement sur la lutte contre les abus. Nos lecteurs n’ont probablement que faire de l’intégralité des débats, nous avons donc sélectionné quelques phrases parmi les plus marquantes :

Nathalie Muylle (CD&V) : « Je suis impressionnée par le mémorandum de Vinum Et Spiritus. Je suis moi aussi partisane d’un âge minimal fixé à 18 ans, mais je remarque que le secteur de la bière n’est pas sur la même longueur d’onde. »

Wim Van der Donckt (N-VA) : « Nous ne tenons pas à chipoter sur ce taux limite de 0,5 pour mille. Nous devons miser davantage sur la prévention et sur une politique de riposte du tac au tac. »

Kattrin Jadin (MR) : « En Belgique, une bouteille coûte facilement 10 euros de plus qu’au Luxembourg. Nous devons revoir la hausse des accises, car elle ne permet pas de réduire la consommation d’alcool. »

Karin Jiroflée (sp.a) : « Pour lutter contre l’abus d’alcool, nous voulons nous concentrer sur les jeunes. Or, aujourd’hui, la limite manque de clarté en ce qui les concerne. Partant, nous soutenons l’appel de Vinum Et Spiritus en faveur d’une limite d’âge fixée à 18 ans pour tous les types d’alcool. »

Nathalie Muylle (CD&V) : « Je dois dire que le STIVA et son histoire forcent le respect. En Belgique, il nous manque malheureusement un plan alcool au niveau fédéral. »

L’Assemblée générale s’est terminée par un bon repas. Il incluait un cocktail (sans alcool) et/ou un verre de vin, offert par nos membres. Au sortir de la salle, tous les participants ont pu vérifier à l’aide d’un éthylotest s’ils pouvaient reprendre le volant. Car malgré les nombreuses divergences de vues sur la prévention qui sont apparues lors du débat politique, tout le monde s’accordait sur un point : boire et conduire, c’est inacceptable. (voir le reportage photo)